Tiny était un chien errant dans les rues de Las Végas dont l’occupation principale fut de voler de la nourriture et de faire croire aux fantômes à la population qu’il croisait. Il terrorisait les enfants en hantant leurs chambres, faisait sursauter les adultes en apparaissant devant eux. Il avait d’ailleurs élaboré une stratégie avec la bande de gamins de rue avec qui il sévissait : Il attirait les malheureux curieux par la petite boule de lumière qu’il était dans une ruelle bien plus discrète. Et lorsque les cibles tombaient dans le piège, elles étaient détroussées, parfois violentés, par la bande de gosses/ados de rue qui laissaient ensuite leur victime sans défense et parfois sans habit. Ils étaient sept mais l’un d’eux attrapa une maladie que seul un foyer correct et des soins adéquats auraient pu guérir. À sa mort, Tiny devint le doyen mais non le chef. Il laissa ce poste à une fillette autoritaire et disciplinée qui les mena au sommet de leur gloire. Qu’elle était forte, cette Anne ! Elle leur apporta tellement que les gens autour finirent par ne plus les prendre en pitié et par réagir. Ces gamins de rue devenaient dangereux et il y avait au moins un élémentaire avec eux : Ils savaient quoi faire pour remédier au problème.

C’est ainsi que deux chiens de rue se retrouvèrent séparés de leurs compagnons, emmenés de force par des soldats en uniforme dont ils ne connaissaient pas encore la renommée. Tiny et son compère avaient tous les deux quinze et treize ans lorsqu’ils comprirent qu’ils ne reverraient plus jamais leur bande ainsi que Las Vegas. Ils se retrouvèrent cloîtrés dans une pension au sein d’une étrange ville du nom de Claytown. Une ville peuplée d’êtres comme lui. Ils cherchèrent d’abord à s’évader mais ce fut peine perdue. Sans leur cheftaine, sans leur travail d’équipe et surtout face à ces nouveaux adversaires surpuissants, ils n’eurent d’autres choix que de rendre les armes et de s’intégrer à la vie qu’on leur avait infligée. Cela ne dura qu’une seule année pour Tiny, qui trouva la sortie idéale pour le genre de vie qu’il aimait mener.

FEATS ! Ce mot résonnait à ses oreilles comme l’espoir qu’il avait toujours eu. Un lieu de combat, une armée de l’air et de terre aussi croustillante qu’en étaient les publicités à son sujet ! Venez-vous battre pour une cause, une vraie ! Soyez des soldats dignes de ce nom et rendez fier votre patrie ! Tiny n’avait pas de patrie, mais il rêvait d’enfiler le manteau du militaire, et d’intervenir partout dans le monde pour cogner, pour provoquer, pour casser ! Alors il s’engagea, à seize ans. Les épreuves théoriques furent difficiles pour lui. Étant plutôt limité d’esprit à cause de son enfance il eut beaucoup de difficulté à apprendre également l’obéissance et la loyauté. Mais une fois cela apprit, ce fut comme si on apprenait une nouvelle langue à un enfant de sept ans. Ces notions restèrent profondément gravées en lui comme une fierté de savoir agir ainsi. De plus, ça lui rappelait fortement les activités avec sa bande où ils obéissaient tous à cette cheftaine hors pair. Il adorait ça, il était persuadé d’être fait pour ça !

C’est pourquoi une fois devenue recrue puis soldat (ce passage fut très court), il ne passa jamais au grade supérieur. Durant huit années il resta sous ce poste, heureux comme tout et sans ambition. Juste le plaisir de partir en mission sous la responsabilité d’un chef. Il se fit une renommée de brute de confiance à bien maintenir sous son autorité pour pouvoir en exploiter toutes les capacités. Il devint un spécialiste dans les explosifs. Il touchait aux grenades, aux bombes, aux mines, il se rapprocha même d’un ingénieur du vaisseau qui lui fit découvrir les joies de ces armes. Un feu follet qui vole au-dessus d’une zone et qui lâche une bombe, vous avez déjà vu ? Il mangeait grenades, rêvait grenades, vivait grenades, s’imaginait grenades. Il demandait à en emporter dans chacune de ses missions, quelles qu’elles soient. Il était fait pour les guerres, et non pour les patrouilles de secteur. Heureusement, il obtint par l’ingénieur une série de pièges explosifs plus ou moins vastes pour tout type de missions. Il était toujours aussi facile pour lui de tendre des pièges car TOUT LE MONDE suivait toujours la petite lumière…